Visions d'impacts #1 - Bruno LINA
- luciemauzet
- 5 sept.
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Dernière mise à jour : 9 sept.
Sur le site académique Lyon Saint-Étienne, l’impact des projets issus de la recherche est un axe structurant et stratégique de l’innovation. Dans le cadre du PUI IMPULSE, une démarche collective est engagée pour construire une méthodologie adaptée, capable d’accompagner les chercheuses et chercheurs dans l’analyse et la valorisation de l’impact de leurs projets innovants.
Aujourd'hui, la parole est à Bruno Lina, Président de l'Université Claude Bernard Lyon 1. Il apporte son regard et son témoignage sur les conditions requises pour faire de l’impact un levier effectif au service de l’innovation.

Renforcer l'impact, une ambition stratégique portée par le site à travers le PUI IMPULSE
Bruno Lina revient sur le rôle stratégique du PUI pour le site Lyon Saint-Étienne, particulièrement sur le volet "impact" de l'innovation. Il insiste sur la nécessité de structurer les outils d’accompagnement à l’innovation afin d’en améliorer la lisibilité et le pilotage à l’échelle d’un site dense et complexe. Cette cohérence est jugée d’autant plus importante que les dynamiques sont déjà fortes.
« Le PUI est indispensable, structurant, levier de visibilité et d’harmonisation des outils d’innovation sur le site (...) l’Université Claude Bernard Lyon 1 doit être un moteur et servir une dynamique de site. »
Le PUI est perçu comme une opportunité pour enclencher des coopérations renforcées et pour fédérer les établissements autour de démarches communes, sans pour autant gommer leurs spécificités.
Une approche plurielle de l’impact
Bruno Lina défend une conception ouverte et multidimensionnelle de l’impact, qui inclut les aspects économiques, environnementaux et sociétaux. Il souligne la nécessité d’une politique de site partagée, donc globale, entre le milieu académique et les pouvoirs publics. Pour lui, le PUI IMPULSE doit permettre un accompagnement adapté aux spécificités de chaque domaine.
Cette flexibilité permettrait d’éviter l’écueil d’une méthodologie trop rigide, et se structurerait sur deux axes :
Une approche spécifique de l’impact, répondant à la fois aux besoins singuliers des projets et des enjeux exprimés par les acteurs du territoire (industriels, collectivités territoriales…).
Une appréhension plus globale, soutenant les hybridations entre disciplines, incluant notamment les SHS (Sciences Humaines et Sociales).
Ces deux approches ne doivent pas être opposées, mais pensées comme complémentaires et singulières au projet, dans un continuum favorisant les coopérations croisées au services des projets et de la société.
Il témoigne également sur un cas tiré de sa propre discipline, la virologie. Les vaccins à ARN messager, ayant eu un impact économique et sociétal conséquent pendant la crise sanitaire, illustrent selon lui, les limites de l’écosystème français en matière de technologies de rupture.
Il regrette que la France, pourtant dotée de capacités scientifiques fortes, n’ait pas su se positionner de manière souveraine sur cette innovation. En conséquence, Bruno Lina appelle à un engagement plus fort des PUI pour accompagner l’émergence de ces technologies de ruptures jusqu’au seuil industriel.
« Le PUI doit identifier des technologies de rupture qui apportent des réponses très concrètes à nos enjeux de société. »
Mesurer l’impact : un chantier majeur
À l’échelle de l'Université Claude Bernard Lyon 1, comme à celle du site, des indicateurs existent déjà pour suivre l’impact économique de l’innovation : nombre de brevets, création de valeur, accompagnement vers les start-ups etc. Toutefois, ils restent centrés sur les premiers niveaux de transformation (invention, création, première phase de maturation) et laissent dans l’ombre les effets à moyen et long terme des projets accompagnés (usages finaux, transformations concrètes).
« Nous n’étions pas vraiment outillés pour mesurer l’impact de notre activité scientifique (…) il s’agirait de mieux estimer cet impact sur toute la durée de vie des projets d’innovation, notamment après leur maturation. »
À l’échelle du site académique Lyon Saint-֤Étienne, pour Bruno Lina, une preuve de succès en termes d’impact de la démarche du PUI se jouerait à la fois dans la capacité d’attraction du site au-delà de sa sphère d’influence locale pour des entreprises et investisseurs, convaincus de l’excellence scientifique du site, pour nouer des collaborations structurante.
« Je suis convaincu que l’impact de l’innovation issue du site académique peut se mesurer à l’attractivité générée pour le territoire. Ce serait un succès majeur si, grâce à notre écosystème, un industriel international décidait de développer une activité sur le site Lyon Saint-Étienne. »
Un objectif qui illustre, selon lui, l’ambition collective du site portée par le PUI : structurer un environnement lisible, attractif et capable de faire émerger des projets à fort impact, au service du territoire comme de ses partenaires.
Ce travail de réflexion collective sur l'impact a été réalisé avec l'expertise de SoScience.
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