Visions d'impacts #3 - Pascal RAY
- luciemauzet
- 3 sept.
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Dernière mise à jour : 9 sept.
Sur le site académique Lyon Saint-Étienne, l’impact des projets issus de la recherche est un axe structurant et stratégique de l’innovation. Dans le cadre du PUI IMPULSE, une démarche collective est engagée pour construire une méthodologie adaptée, capable d’accompagner les chercheuses et chercheurs dans l’analyse et la valorisation de l’impact de leurs projets innovants.
Aujourd'hui, la parole est à Pascal Ray, Directeur de Centrale Lyon et Vice-Président en charge de l'innovation & du transfert de technologies à la ComUE Université de Lyon. Il partage son point de vue et son retour d’expérience sur les conditions nécessaires pour faire de l’impact un levier concret au service de l’innovation.
Renforcer l'impact, une ambition stratégique portée par le site à travers le PUI IMPULSE
Pascal Ray insiste sur la pertinence et la nécessité de réfléchir sur l'impact par rapport aux limites planétaires de l’innovation (voire plus largement la recherche) et la création d’entreprise.
Au niveau des sites académiques, cette sensibilisation et cet accompagnement des acteurs et actrices de l'innovation est essentiel. L'ensemble des projets issus des laboratoires du site devraient pouvoir être soutenus sur cet aspect d'impact. A plus long terme, l'ambition est de voir accompagnés tous les projets deeptech sur le plan national avec une méthodologie testée et approuvée à l'échelle locale.
« Il nous faut une ambition forte, qui peut également avoir un effet au niveau national. »
Aligner recherche, impact et marché
Pour Pascal Ray, penser l’innovation ne peut se faire sans prendre en compte les limites planétaires : l’économie régénérative, au-delà de la seule logique RSE, invite à repenser les modèles à partir de leur impact réel sur les écosystèmes. Le bilan carbone n’est qu’un point de départ.
Dans cette optique, les travaux des laboratoires de Centrale Lyon sont déjà pleinement articulés aux Objectifs de Développement Durable (ODD), et la notion d’entreprise à mission émerge comme un cadre pertinent pour qualifier certaines démarches entrepreneuriales. L’enjeu, toutefois, n’est pas que théorique : il s’agit de rendre l’approche « impact » utile pour les fondateurs et les équipes, en cohérence avec les attentes croissantes du marché — qu’il s’agisse des donneurs d’ordre, des appels d’offre ou des partenaires.
Cette dynamique impose une mise en œuvre concrète, adaptée à la réalité des startups, qui sont par définition diverses dans leurs projets, leurs temporalités et leurs secteurs. C’est pourquoi l’accompagnement doit rester agile : une première approche générique peut poser les bases, mais des différenciations sectorielles sont indispensables par la suite.
Centrale Lyon : illustration d’une démarche intégrée en transition et RSE
Pascal Ray souligne qu’à Centrale Lyon, une organisation structurée est déjà en place autour des enjeux de transition et de responsabilité sociétale, avec une direction des grandes transitions intégrée au COMEX, dotée d’une équipe dédiée. Cette direction pilote un schéma directeur de développement durable et responsabilité sociétale (DDRS) ainsi qu’un plan d’action 2030, actualisé chaque année.
A ce titre, les enseignements sont cartographiés en lien avec les ODD, les personnels bénéficient de formations spécifiques, et le campus de Centrale Lyon (Écully) devient un véritable démonstrateur des transitions, avec des projets concrets tels que les panneaux photovoltaïques ou des expérimentations autour de la biodiversité.
« Nous formons des ingénieur(e)s et des scientifiques avec une parole et une orientation forte »
Enfin, sur le plan de la médiation scientifique, Centrale Lyon s’est dotée d’une convention avec The Conversation, dans l’objectif de renforcer la visibilité des chercheurs dans les médias généralistes. Une dizaine de personnes ont déjà manifesté un fort intérêt : il s’agit maintenant de les accompagner pour qu’ils prennent davantage leur place dans le débat public.
Structurer une dynamique collective de site autour de l'impact
Pascal Ray souligne que cette dynamique existe également au niveau de la ComUE Université de Lyon, où Alexandre Chevallier, responsable développement durable, coordonne un travail transversal touchant à la formation, la recherche, les achats et les ressources humaines. Plusieurs groupes de travail et sous-groupes animent cette démarche, traduisant une sensibilité partagée à l’échelle du site.
« Il y a une vraie conscience et une sensibilité des enseignantes et enseignants-chercheurs, qui a également un impact sur les thématiques de recherche. »
Cette structuration s’accompagne d’une volonté de faire progresser l’ensemble des personnels sur ces sujets, tout en gardant un cap identitaire fort : Former des ingénieurs et scientifiques, porteurs d’une parole rigoureuse et crédible sur les enjeux de transition.
Vers une montée en puissance méthodologique durable
Plusieurs pistes d’évolution sont envisagées pour renforcer l’efficacité de la démarche d'impact. La construction d’une grille méthodologique d’analyse des projets, avec un ancrage opérationnel solide, permettrait d’accompagner efficacement les porteuses et porteurs dans une réflexion structurée sur leur impact. Cette démarche concerne l’ensemble des projets issus des laboratoires du site.
« Peut-on imaginer que toutes les startups accompagnées par les dispositifs du PUI puissent demain prétendre au statut d’entreprise à mission ? »
Pour ce faire et garantir le succès de cette montée en puissance méthodologique, il est essentiel de disposer de ressources humaines dédiées. Pascal Ray souligne que des moyens adaptés permettront de déployer pleinement les outils et d’accompagner au mieux les startup dans leur développement.
Ce travail de réflexion collective sur l'impact a été réalisé avec l'expertise de SoScience.
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